Les sciences en général, et l’astronomie en particulier, ne font pas exception dans la sphère des faits culturels largement et durablement confisqués par les hommes. Les femmes sont ainsi quasiment invisibles en astronomie jusqu’au XXe siècle.
Il faut donc porter une attention particulière à celles qui, malgré cela, ont laissé une trace dans l’histoire des sciences car toutes ont bénéficié d’un environnement exceptionnel. Toutes sont passées par la médiation d’un frère, père ou mari pour accéder à l’éducation refusée à la très large majorité de leurs contemporaines. Toutes aussi ont eu du mal à conduire et à faire reconnaître leurs travaux et découvertes cométaires. Beaucoup ont été les assistantes et collaboratrices parfois cachées, parfois exploitées, de savants dans l’ombre desquels elles oeuvraient. Voici quelques-unes de ces femmes qui ont réussi à laisser leur nom dans l’histoire cométaire.
- Sophia Brahe (1556-1643) a assisté son époux Tycho Brahe dans ses observations, notamment de comètes.
- Gabrielle-Émilie, marquise du Châtelet (1709-1749) a fait une traduction commentée des Principia de Newton, qui traitent entre autres de l’orbite des comètes.
- Maria Winkelmann (1670-1720) observe en avril 1702 une comète non périodique, découverte qui est attribuée à son mari. Après sa mort, elle publie en 1711 une brochure dans laquelle elle prédit une nouvelle comète.
- Nicole-Reine Lepaute (1723-1788), épouse de l’horloger du roi Jean-André Lepaute, est selon Lalande, la plus illustre des astronomes françaises. Elle prédit le retour de la comète de Halley en 1759, intégrant dans les calculs qu’elle mena avec Clairaut et Lalande les effets gravitationnels que les planètes avaient sur sa course.