La matière organique est abondante dans les grains cométaires non altérés. On y trouve des composés aromatiques (contenant des anneaux benzéniques) ou non aromatiques, comme des chaînes hydrocarbonées. Et surtout, un acide aminé, la glycine, a été découvert dans la poussière cométaire, ce qui ouvre de nouvelles perspectives à l’exobiologie : cette découverte, confirmée en 2015 par la sonde Rosetta dans la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, suggère en effet que les comètes auraient pu apporter sur Terre des molécules organiques déjà complexes.
Certains grains de la comète 81P/Wild 2 sont très semblables à des grains collectés dans l’atmosphère terrestre par des avions volant à très haute altitude. Il s’agit sans doute de grains d’origine interstellaire ; mais comment ont-ils été incorporés dans les noyaux cométaires ?

Le noyau de la comète Wild 2, cible de la mission Stardust. Son diamètre est de 5 km, et il présente des cratères d’impact dû à des astéroïdes rencontrés au cours de son trajet.
Crédit : NASA

La sonde Stardust de la NASA. Elle se déplace vers l’avant gauche par rapport à la comète, et les panneaux solaires sont protégés de l’impact des poussières cométaires par les boucliers parallélépipédiques, dont le principe est dû à Fred Whipple.
Crédit : NASAEn janvier 2005, la NASA lance une autre sonde originale, destinée à survoler le noyau de la comète 9P/Tempel 1 et de percuter sa surface, de façon à pouvoir observer la nature des matériaux éjectés au moment de l’impact. C’est la sonde Deep Impact, qui emporte un impacteur de 372 kilogrammes nommé Smart. Largué le 3 juillet 2005, Smart s’écrase sur la comète un jour plus tard, alors que la sonde observe l’impact à 500 km de distance. L’impact provoque une très importante éjection de poussière : le noyau est probablement recouvert de grains très fins. Il est cependant difficile d’en déduire sans ambiguïté les propriétés de cette surface : de nouvelles explorations seront nécessaires pour comprendre vraiment la nature du noyau des comètes.

La sonde Deep Impact. Elle embarque deux caméras et un spectromètre infrarouge pour l’analyse des produits éjectés. L’impacteur Smart est doté de sa propre caméra, qui a fonctionné jusqu’à l’impact. La sonde communique grâce à son antenne orientable.

Le noyau de la comète Tempel 1 photographié par la sonde Deep Impact juste après la collision, le 4 juillet 2005. Sa taille est d’environ 7 km. Les jets de poussières partant de la région touchée diffusent la lumière du Soleil
Crédit : NASA