Winkelmann Maria

1670-1720

Fille d’un pasteur luthérien, Maria Winkelmann (1670-1720) est éduquée par son père et son oncle, qui jugeaient qu’elle méritait la même éducation que les hommes. Elle suit les cours de Christopher Arnold, « paysan astronome »  et rencontre par son intermédiaire Gottfried Kirch, de 30 ans son ainé, qu’elle épouse en 1692. Ce dernier avait été l’assistant de l’astronome polonais Hevelius et était un astronome réputé. Son mariage permet donc à la jeune femme d’assouvir son goût pour l’astronomie en devenant l’assistante de son mari. Leurs quatre enfants –dont trois filles- deviendront eux-mêmes astronomes.

Au printemps 1702, elle observe une comète (C/1702 H1), découverte qui est attribuée à son mari. Différentes raisons sont avancées : Maria Winckelmann n’aurait pu publier dans le principal journal de l’époque, les Acta eruditorum, parce qu’elle ne savait pas le latin, ou encore son mari aurait craint le ridicule… Il reconnaîtra en 1710 la supercherie mais la comète ne prendra pas le nom de Maria Winckelmann. Celle-ci poursuit divers travaux astronomiques reconnus sur les aurores boréales et la conjonction du Soleil avec Saturne et Vénus.

A la mort de son mari, en 1710, elle entend lui succéder comme astronome à l’Académie royale des sciences de Prusse, affirmant avoir pris en charge son travail pendant sa maladie. Malgré le soutien de son premier président, Leibniz, l’Académie la laisse sans revenus et nomme un homme de peu d’expérience qui, mis en difficulté, tente de la prendre comme assistante.

En dépit de ces difficultés, qu’elle attribue à son sexe, elle continue à publier et à travailler. En 1712, elle rejoint l’observatoire d’un riche amateur,  Bernhard Friedrich, Baron von Krosigk, déménage brièvement à sa mort à Dantzig, puis revient à Berlin où son fils Christfried devient directeur de l’Observatoire de l’Académie royale des sciences. Maria Winkelmann et sa fille Christine seront ses assistantes. Certains académiciens jugeront qu’elle y prend trop de place et elle devra prendre sa retraite et quitter sa maison de l’Observatoire peu avant sa mort en 1720. Alphonse des Vignoles, au nom de l’Académie, lui rendra un hommage bien tardif.