Les sondes Giotto et Vega 2 vont fournir les premières images d’un noyau cométaire. Celle de Vega est d’une qualité médiocre, mais elle montre cependant que ce noyau est loin d’être sphérique. La première image de Giotto est saturée, car c’est la poussière très brillante émise par le noyau cométaire qui est centrée par l’objectif.
Heureusement, après la frayeur initiale, on parvient à obtenir une belle image. Surprise : le noyau est très sombre, presque noir, et c’est pourquoi il est si difficile à voir. Il est probablement recouvert d’une couche de poussières, sous laquelle la glace est enfouie et ne se sublime qu’en quelques endroits sous l’effet du chauffage par le Soleil, formant des jets dont le prolongement est les fameuses aigrettes décrites par Arago.
Les dispositifs d’observation scientifique portés par les différentes sondes ont tous bien fonctionné. Un résultat particulièrement intéressant est obtenu par le spectromètre infrarouge IKS construit par la France et placé sur la sonde Vega, qui a détecté pour la première fois plusieurs des molécules-mères directement issues du noyau, avant qu’elles ne soient détruites ou ionisées par le rayonnement ultraviolet solaire : on y voit la signature de la vapeur d’eau (déjà observée avec beaucoup de difficultés à partir d’un avion stratosphérique), du monoxyde et du dioxyde de carbone, ainsi que du formaldéhyde H2CO. Décidément, la rencontre avec la comète de Halley marque une nouvelle ère dans notre connaissance des comètes.