Le lancement a lieu avec succès le 2 mars 2004 par une fusée Ariane 5, version G+. La trajectoire de la sonde est très complexe, car il n’est pas facile d’atteindre et d’accompagner avec peu de carburant une comète dont l’orbite est très différente de celle de la Terre. Ceci va nécessiter plusieurs passages près de planètes qui accélèrent la sonde et dévient sa trajectoire de façon calculée. C’est ce que les spécialistes appellent l’assistance gravitationnelle.Après un survol de la Terre, un survol de Mars et deux autres survols de la Terre, et en dépensant une tonne de carburant, la comète est enfin atteinte dix ans après le lancement : un magnifique succès de la mécanique céleste.
Au cours de son voyage, Rosetta est passée successivement près de deux astéroïdes, Steins et Lutetia, dont de belles images ont été obtenues. Puis la sonde est mise en hibernation le 8 juin 2011. Son réveil – moment critique – a lieu le 20 janvier 2014.
La comète étant peu massive, il est pratiquement impossible à Rosetta de se mettre immédiatement en orbite libre autour d’elle. Grâce aux petits moteurs à réaction qu’elle contient, on la fait évoluer en triangle autour du noyau. C’est seulement dans une phase ultérieure que la sonde est suffisamment proche du noyau pour orbiter naturellement autour de lui. Encore faut-il corriger ensuite sa trajectoire et l’éloigner assez rapidement du noyau pour éviter qu’elle ne soit endommagée par la poussière qu’il émet.
Crédit : ESA – C. Carreau