L’atterrisseur Philae

La mission Rosetta comprend un module d’atterrissage, baptisé Philae. C’est un dispositif fort complexe, qui communique avec la Terre par l’intermédiaire de l’orbiteur. Il a un volume d’un peu moins d’un mètre cube et une masse de 100 kg, bien que son poids de dépasse pas 1 gramme dans le très faible champ de gravité du noyau cométaire. Sa panoplie d’instruments est très variée. Elle comprend un ensemble de six caméras panoramiques, CIVA-P. L’instrument CIVA-M comporte deux microscopes, un pour la lumière visible et l’autre pour l’infrarouge, destinés à l’analyse des poussières collectées par l’instrument SD2. La caméra ROLIS a enregistré les images du noyau pendant la descente de l’atterrisseur. APX-S est un spectromètre à haute énergie (rayons X, particules α et protons) qui devait analyser la composition atomique des particules irradiées par sa source : mais il n’a pas donné d’information car sa fenêtre ne s’est pas ouverte. La collecte des échantillons est assurée par l’instrument SD2 (Sample and Distribution Device), un foreur qui n’a réussi à récupérer que quelques millimètres cubes de sol mais qui collecte aussi les poussières flottantes. COSAC rassemble un spectromètre de masse et un chromatographe qui mesurent la masse atomique des éléments après avoir vaporisé les échantillons récoltés par SD2 ou aspirés directement. PTOLEMY qui devait effectuer la même analyse sur les éléments légers et mesurer leurs rapports isotopiques, n’a finalement pas été activé car il aurait consommé trop d’énergie.

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L’atterrisseur Philae et ses instruments

Crédit : ESA/ATG medialab

L’instrument CONSERT répond à l’instrument presque identique placé sur l’orbiteur. Les propriétés physiques, thermiques et mécaniques du sol sont évaluées par l’instrument MUPUS, et SESAME étudie la propagation des ondes à travers la surface entre les pieds de l’atterrisseur, ainsi que les propriétés des poussières soulevées lors de l’impact. Enfin ROMAP est un magnétomètre destiné à mesurer le champ magnétique éventuel de la comète.

L’atterrisseur Philae - 2

Le départ de Philae vu de l’orbiteur

Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

Philae s’est détaché sans problème de l’orbiteur le 12 novembre 2014, une journée historique très médiatisée. Il est arrivé après 7 heures de trajet sur le sol de la comète, tout près de l’endroit prévu : encore une belle performance de la mécanique céleste. Mais le dispositif qui devait le plaquer au sol n’a pas fonctionné, de même que les harpons qui devaient l’y accrocher. Il a donc rebondi, et a parcouru près d’un kilomètre, rebondissant encore deux fois sur le sol, avant de se coincer dans un endroit fort peu favorable. Il a néanmoins fourni des informations extrêmement intéressantes pendant la durée de vie des piles qu’il emportait, soit environ 60 heures. Puis plus de nouvelles jusqu’au 13 juin 2015, où un court contact a pu être établi avec l’orbiteur, les batteries ayant été partiellement rechargées par les panneaux solaires malgré un ensoleillement très parcimonieux.

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Le site final de Philae, avec une image prise par sa propre caméra montrant un de ses trois pieds

Crédit : ESA/Rosetta/Philae/CIVA