Que nous vaut le plaisir de ces spectacles renouvelés chaque année ? C’est l’astronome italien Giovanni Schiaparelli (1835-1910) qui en a donné l’explication en 1866 : les étoiles filantes sont des fragments de comètes. En effet, chaque année, la Terre traverse en août l’orbite de la comète périodique 109P/Swift-Tuttle, découverte en 1862, et en novembre celle de la comète périodique 55P/Tempel-Tuttle, découverte en 1866. Comme toutes les comètes, celles-ci perdent continuellement de la matière. Une partie forme la queue, tandis que les plus grosses particules solides se distribuent tout le long de l’orbite de la comète : la force répulsive du Soleil, qui lutte contre la gravité solaire, est inefficace pour les entraîner si bien que ces grains ont la même orbite que le noyau de la comète, sans former une queue. Quand la Terre vient à traverser cette orbite, ces particules entrent à grande vitesse dans l’atmosphère terrestre, engendrant les étoiles filantes.
Lorsque la Terre passe dans la queue cométaire, ce qui arrive assez souvent car elle s’étale sur des distances gigantesques, on observe dans certains cas une pluie d’étoiles filantes, ce qui révèle la présence de poussières dans cette queue.
Les pluies d’étoiles filantes sont quelquefois particulièrement spectaculaires. Ce fut le cas le 27 novembre 1872. Les poussières à l’origine de cette pluie provenaient de la comète périodique 3D/Biela, qui s’était brisée en deux morceaux à son périhélie en 1852. On ne l’a plus revue ensuite, mais le passage de la Terre dans son orbite en 1872 a été accompagné d’une énorme pluie d’étoiles filantes. Manifestement, presque tout le matériau de la comète s’était alors réparti le long de son orbite.
L’origine des pluies d’étoiles filantes. L’orbite de différentes comètes périodiques associées à ces pluies est dessinée. Lorsque la Terre, dont l’orbite est représentée par le petit cercle au centre, vient à traverser l’orbite d’une comète, les fragments solides qui se trouvent répartis le long de cette orbite entrent à grande vitesse dans l’atmosphère terrestre, formant une pluie d’étoiles filantes. Le rayon de l’orbite terrestre est d’environ 150 millions de kilomètres (1 u.a.) et celui de l’orbite de Neptune de 30 u.a.