Herschel Caroline Lucretia

1750-1848

Née en Allemagne dans une famille de musiciens, Caroline Herschel voit sa croissance interrompue par le typhus, -elle ne mesure que 1,40 m,  ce qui porte sa famille à considérer qu’elle ne se mariera jamais. Elle reçoit probablement une éducation musicale et participe sans doute aux discussions philosophiques prisées par son père et ses frères. En l’absence de son père, et plus encore après la mort de celui-ci en 1767, sa mère la confine dans les tâches ménagères et la cuisine. En 1772 cependant elle est appelée en Angleterre par son frère préféré, William (1738-1822), conscient de la férule intolérable que lui imposent sa mère et deux de ses frères. William, qui s’était établi à Bath comme musicien en 1757,  lui donne des leçons de chant et en fait la prima donna de ses oratorios. Il lui enseigne aussi les mathématiques et se passionne bientôt pour l’astronomie à un point tel qu’elle est amenée, au détriment de sa carrière musicale, à l’assister dans ses observations nocturnes, à polir des miroirs, à copier pour lui des catalogues et des tables.

En 1781, William, qui a découvert la planète Uranus, est pensionné par le roi George III. Il peut alors renoncer à la musique et se consacrer entièrement à l’astronomie. William et Caroline s’installent près de Windsor Castle et installent un observatoire à Slough, qu’ils équipent de télescopes à miroirs de plus en plus grands. Caroline assiste son frère dans ses observations et ses calculs. Mais elle commence à observer seule, ce qu’elle fait au moyen d’un petit télescope qu’il lui a donné. Elle découvre ainsi huit comètes de 1786 à 1797, et plusieurs nébuleuses.

En 1787, le roi lui attribue une pension annuelle comme assistante de William, ce qui en fait la première femme au monde rétribuée pour des travaux scientifiques. À partir de 1797, elle établit un catalogue d’étoiles qui contient 560 objets nouveaux. À la mort de William en 1822, elle retourne en Allemagne et s’établit à Hanovre. En 1828, elle complète le catalogue de nébuleuses et d’amas stellaires entrepris par son frère. Astronome désormais reconnue à part entière, elle reçoit différentes distinctions importantes et est la première femme élue à la Royal Astronomical Society. En 1846, alors qu’elle a 96 ans, Alexandre de Humboldt (1769-1859) lui apporte la médaille d’or de la science envoyée par le roi de Prusse. Elle meurt à Hanovre l’année suivante, après une carrière scientifique bien remplie.